L’apprentissage, une voie idéale ? Découvrez ses avantages
Selon les chiffres de la rentrée 2023-2024, sur les 157 200 étudiants inscrits en écoles d’ingénieur, 30 500 ont opté pour une formation en alternance, soit 19,4%. Un chiffre en augmentation constante qui confirme les nombreux avantages des formations d’ingénieur par apprentissage. Tour d’horizon avec Ugo Boscolo, chargé de mission Apprentissage à l’École Nationale Supérieure des Sciences Appliquées et de Technologies (ENSSAT) de Lannion, une école du réseau de l’Institut Mines-Télécom.
La démocratisation de l’accès aux écoles d’ingénieur
« Les avantages de l’alternance commencent à être bien connus mais peut-être peut-on démarrer la liste par un avantage qui n’est pas suffisamment mis en avant : les voies d’admission et la possibilité pour des élèves issus de formations qui n’avaient pas ou très peu accès aux écoles d’ingénieur d’y entrer, comme les titulaires d’un BUT (3 ans) ou d’un DUT (2 ans) de technicien supérieur, commence Ugo Boscolo, chargé de mission Apprentissage à l’ENSSAT. Un certain nombre d’écoles d’ingénieur, dont l’ENSSAT, acceptent les élèves de 2e année ou 3e année d’IUT, de Licence, de BTS, ainsi que ceux issus de classe préparatoire ATS… L’apprentissage permet donc l’accès, au bout de deux ou trois ans d’études, aux écoles d’ingénieur à des profils qui n’auraient pas forcément ciblé ces études dès le départ. »
Une chance pour les étudiants mais aussi pour les écoles qui s’enrichissent selon lui de l’intégration de profils d’élèves différents dont le regard sur l’apprentissage comme sur l’enseignement théorique constitue un vrai plus.
Des ingénieurs opérationnels et ouverts sur le monde de l’entreprise
Autre avantage de l’apprentissage, le double enseignement théorique et pratique jusqu’à Bac + 5 qui peut intéresser à la fois les étudiants qui ont une préférence manifeste pour la pratique et ceux qui sont issus de cursus plus théoriques – classes préparatoires – et qui veulent justement mettre en œuvre leurs acquis théoriques. Une formation où ils bénéficieront en outre du double tutorat maître d’apprentissage en entreprise et tuteur à l’école, soit la mise en lien immédiate de la théorie et de la pratique aux côtés de professionnels aguerris.
« C’est une formation qui permet d’une certaine façon aux étudiants de mettre le pied à l’étrier, en tout cas un pied dans l’entreprise, et c’est une vraie chance pour eux.», poursuit Ugo Boscolo. D’autant que côté recruteurs, cette expérience de trois ans en tant qu’apprenti ingénieur est très précieuse voire recherchée.
« Ces élèves ingénieurs immédiatement productifs et opérationnels sont forcément un atout pour la dynamique économique»
Ugo Boscolo, chargé de mission Apprentissage à l’École Nationale Supérieure des Sciences Appliquées et de Technologies (ENSSAT) de Lannion
Confirmation à l’ENSSAT de Lannion où l’écosystème d’entreprises et de recruteurs potentiels permet la plupart du temps aux étudiants alternants en Informatique et en Photonique et Électronique, soit environ 50 élèves par an, de décrocher un contrat d’apprentissage local. Contrat pour lequel l’école, en lien avec le CFAI Bretagne, les accompagne jusqu’à la signature comme toutes les écoles de l’IMT et de son réseau.
Un statut de salarié qui permet d’étudier dans de bonnes conditions
«Être en école d’ingénieur et avoir un travail salarié à côté, c’est mission impossible. L’intensité est trop forte », confirme Ugo Boscolo. Aussi, le statut de salarié de l’apprenti ingénieur est un autre avantage et non des moindres selon lui « dans un contexte où les années d’études ont tendance à se rallonger et sont coûteuses ». « L’apprenti est un salarié qui étudie et à ce titre il est assujetti à la présence en cours pour conserver ce statut. La rémunération et les autres avantages du salariat (protection sociale, cotisations…) lui permettent de financer ses études dans de bonnes conditions – notamment quand il part étudier dans une ville où il ne réside pas – et soulagent aussi pour certains les parents. Cela nous ramène à la dimension d’ascenseur social des formations d’ingénieur par apprentissage et pour les écoles, cela a forcément du sens de former via l’alternance ces ingénieurs opérationnels et ouverts sur le monde de l’entreprise », conclut Ugo Boscolo. Sans omettre la mobilité internationale des apprentis ingénieurs, obligatoire pour être diplômé, qui vient parachever leur formation.
Du sens pour les étudiants, pour les écoles, pour les recruteurs, pour le monde de l’entreprise et plus largement pour la dynamique économique des territoires : aujourd’hui plus que jamais, les formations d’ingénieur par apprentissage cochent toutes les cases.