Si les jeunes femmes en écoles d’ingénieur sont encore trop peu nombreuses, les lignes bougent et beaucoup n’hésitent plus à s’engager dans les filières scientifiques qui les attirent parfois depuis très longtemps. Une évolution positive et surtout un très bon choix comme le confirment Imane Baakrim, Laure Chancerel et Claire Poinas, toutes trois formées en apprentissage dans les écoles de l’IMT et de son réseau. Elles sont aujourd’hui des ingénieures bien dans leur carrière et leurs objectifs.

Le goût de l’ingénierie… mise en pratique

L’environnement familial est-il un encouragement à poursuivre ses rêves ? On le croit volontiers en écoutant Imane Baakrim et Laure Chancerel. La première a grandi au Maroc entourée d’un père et de frères ingénieurs et a toujours été attirée par ce milieu-là.  « Toute petite, je savais que je voulais faire ça et j’ai donc passé un baccalauréat scientifique au Maroc où il y avait déjà des sciences de l’ingénieur puis une licence de génie industriel avant de venir en France. ». Même goût précoce pour les matières scientifiques chez la seconde et l’envie de devenir ingénieure « dès le collège et ça n’a pas varié. Moi, ce sont mes cousins ingénieurs qui m’ont inspirée ».
C’est donc naturellement que toutes les deux ont poussé la porte d’IMT Nord Europe pour intégrer une formation d’ingénieur de spécialité en génie industriel par la voie de l’alternance à Valenciennes. Pourquoi l’alternance ?

Parce que l’alternance, c’est la mise en pratique de la théorie, c’est la découverte du monde du travail et des projets sur le long terme. En trois ans, on en apprend beaucoup », détaille Laure. « L’alternance, c’est la voie parfaite pour acquérir l’expérience professionnelle qu’on nous demandera en entretien d’embauche » », renchérit Imane. Elle l’a effectuée chez Linxens, fabricant de composants électroniques, à Mantes-la-Jolie, Laure Chancerel est entrée chez Framatome, chaudiériste nucléaire, sur le site de Jeumont.

 « Il faut se battre un peu plus mais parallèlement les gens sont contents aujourd’hui de voir arriver une femme » 

Laure Chancerel, ingénieure Travaux en graduate program chez Colas Rail

L’alternance, une montée continue en compétences…

Leur aînée, Claire Poinas, a un parcours différent mais emblématique puisqu’elle est diplômée de la première promotion Optique et Vision industrielles de Télécom Saint-Étienne après une formation en alternance au sein d’EDAP-TMS, entreprise du domaine médical à Vaulx-en-Velin. «C’était dans les années 2000, à l’époque, il y avait très peu d’alternants. D’ailleurs, on me prenait souvent pour une stagiaire. Pour moi, le choix de l’alternance et de cette voie, c’était la réunion de plusieurs paramètres : poursuivre des études supérieures sans partir loin de chez moi et avoir un salaire, ce qui est aussi un aspect important », explique-t-elle. Un choix qui a payé puisqu’elle a fait ses preuves chez EDAP-TMS, a été embauchée et est restée dix-sept ans au service Recherche et Développement. «  À la fin de mon parcours, j’occupais un poste d’ingénieure développement logiciel et on m’a proposé de remplacer mon chef qui partait à la retraite. Une belle opportunité et si j’ai refusé, c’est pour raisons personnelles, notamment l’envie de me rapprocher de ma région. »

…et une très bonne entrée en… carrière

Même début de carrière sur des chapeaux de roues pour Imane et Laure, ingénieures diplômées d’IMT Nord Europe, promotion 2023. Toujours chez Linxens, Imane travaille au sein des deux ateliers qui composent le service Qualité Développement. Un bon début pour elle qui envisage de développer et enrichir ses compétences en ingénierie en explorant d’autres domaines : « À long terme, j’envisage d’élargir mes horizons en découvrant de nouveaux secteurs tels que l’agroalimentaire, l’automobile ou l’aéronautique. » Laure, elle, a rejoint le groupe Colas Rail parce qu’elle souhaite travailler à l’international. Ingénieure Travaux en graduate program, elle change de mission tous les six mois pour avoir une vision globale de l’entreprise et des différents métiers avant d’exporter ses compétences à l’étranger. Mais elle se réjouit déjà de son parcours : «  Je voulais travailler dans l’industrie, le BTP et l’international, j’y suis. Je voulais un métier intéressant et stabilisant avec des opportunités, un bon salaire, je l’ai. »

 « L’arrivée des femmes dans l’entreprise et dans des métiers durs, c’est justement ce qui montre que ce n’est pas un milieu masculin » 

Imane Baakrim, ingénieure Qualité Développement chez Linxens

Les femmes ont toute leur place dans l’ingénierie

À la question de la place des femmes dans des milieux très masculins, les réponses d’Imane, Laure et Claire concordent. « Les mentalités s’ouvrent énormément et il faut être confiantes dans l’avenir »», résume d’abord Laure. « Bien sûr, il y a quelques freins de carrière, en lien avec une vie de famille notamment, et il faut se battre un peu plus qu’un homme mais parallèlement les gens sont contents aujourd’hui de voir arriver une femme. Elle donne une dimension différente à une équipe, on l’écoute plus. » Pour Imane, « l’arrivée des femmes dans l’entreprise et dans des métiers durs, c’est justement ce qui montre que ce n’est pas un milieu masculin et que les femmes y ont toute leur place ». La preuve par l’exemple même si « pour les femmes, c’est encore un double travail : être compétente, forte et savoir s’imposer ». Quant à Claire, de retour dans sa région stéphanoise où elle travaille chez Siléane, entreprise spécialisée dans la robotique, la vision et l’intelligence artificielle, comme pilote Informatique et Vision, elle se félicite de compter plus de femmes que d’hommes dans son équipe et de voir les efforts consentis par son entreprise en matière de parité. Enfin, devenue à son tour maître d’apprentissage, elle accueille Anaïs depuis septembre. « J’ai beaucoup insisté auprès de mon entreprise. Pas parce qu’Anaïs est une jeune femme mais parce que l’engagement d’une entreprise pour l’apprentissage n’est pas toujours évident. Je suis très contente qu’elle soit parmi nous et je vois à quel point les choses ont évolué dans le bon sens. »

La transmission, que l’on reçoive ou que l’on donne, est une valeur-clé pour la réussite de l’apprentissage. Les témoignages d’Imane, Laure et Claire en font l’éclatante démonstration.

 « J’ai été alternante, aujourd’hui je suis maître d’apprentissage et je vois à quel point les choses ont évolué dans le bon sens » 

Claire Poinas, ingénieure pilote Informatique et Vision chez Siléane

Dépôt du dossier de candidature unique en ligne pour une ou plusieurs formations du 1er février au 12 mars compris !