Encore trop peu nombreuses dans les formations d’ingénieurs, les femmes y excellent pourtant et sont recherchées par les écoles et les recruteurs. Pour favoriser leur intégration, l’Institut Mines-Télécom (IMT) et la Fondation Mines-Télécom ont lancé le programme Ambassadrices dans les collèges et les lycées. Les femmes ont toute leur place dans les filières scientifiques et particulièrement dans les formations d’ingénieurs par apprentissage. La preuve avec Siloë, Vidya et Sandra, apprenties ingénieures bien dans leur alternance.

Le programme Ambassadrices pour favoriser les bons choix d’orientation

Co-piloté par l’Institut Mines-Télécom et la Fondation Mines-Télécom, le programme collectif Ambassadrices est conçu comme une véritable chaîne de transmission qui doit permettre d’attirer plus de jeunes femmes dans les formations d’ingénieurs. « L’objectif de ce projet, c’est rendre les métiers de l’ingénierie plus attractifs pour favoriser une plus grande parité dans nos écoles puis dans le monde du travail », confirme Odile Gauthier, directrice générale de l’Institut Mines-Télécom.

En pratique, 35 étudiants des écoles de l’IMT, 31 étudiantes et 4 étudiants, elles-mêmes accompagnées par des marraines ingénieures et formées par des expertes et des experts des enjeux de diversité et de parité, interviendront toute l’année dans les collèges et les lycées pour sensibiliser collégiennes et lycéennes aux parcours d’ingénieure dans l’enseignement supérieur, témoigner de leur propre expérience et montrer aux adolescentes qu’elles ont toute leur place en école d’ingénieurs. Un engagement qu’a pris Siloë, apprentie ingénieure en 1re année, spécialité Bâtiment, à IMT Mines Alès. Et son premier week-end de coaching et de rencontres avec les marraines a été riche en enseignements.

Ni autocensure ni barrières imaginaires : il faut oser !

« Nous avons notamment eu un coaching sur l’autocensure : la reconnaître, la contrer pour éviter qu’elle prenne le pas sur la motivation et les choix. C’était très intéressant comme la rencontre avec les marraines du programme qui nous ont expliqué comment s’affirmer dans les différents postes et comment progresser en termes de carrière », confie Siloë. Des conseils nécessaires puisque l’autocensure et la censure sociale touchent encore trop souvent les jeunes femmes qui souhaitent s’orienter vers des filières scientifiques. « Il faut oser, renchérit Sandra, apprentie ingénieure en 2e année, option Pharmaceutique, à IMT Mines Albi. Oser aller vers les filières scientifiques. Oser postuler à des offres d’emploi pour lesquelles on ne coche pas toutes les cases. Les garçons le font, pas les filles. Pourtant, avec la motivation et les compétences, on peut aller où on veut. La soif d’apprendre, la curiosité, le relationnel, c’est ça qui est important. » Et la confiance en soi complète Vidya, apprentie ingénieure, spécialité Réseaux, à Télécom SudParis. « Les filles doivent avoir confiance en elles. Aujourd’hui, le monde de l’ingénierie doit être représentatif de la société. Les femmes et les hommes ont des connaissances, des compétences, une façon de voir les choses utiles et complémentaires pour les entreprises. Les entreprises font d’ailleurs beaucoup d’efforts pour féminiser leurs filières. »

La formation d’ingénieur par apprentissage, un très bon choix pour les jeunes femmes

Comme le fait l’IMT en s’engageant de manière volontariste pour augmenter l’intégration des jeunes femmes dans les formations d’ingénieurs par apprentissage (1). « Parce que l’apprentissage est une projection vers la “vraie vie”, en vraie grandeur, qu’il développe la confiance en soi, la capacité à gérer des activités, des projets, des équipes, il est encore plus destiné aux jeunes filles qu’une formation classique. La question de la féminisation de nos filières n’est plus à débattre mais à résoudre et à faire avancer. Avec des moyens, des actions et beaucoup de bienveillance et d’accompagnement », explique Rémy Rogacki, directeur des formations par apprentissage à IMT Mines Alès et chargé de mission pour l’apprentissage auprès de la direction générale de l’IMT.

« Pour moi, l’alternance est la meilleure façon de devenir ingénieure »

Solenn, ingénieure diplômée en 2022, spécialité Mécatronique, IMT Mines Alès

Une bienveillance et un accompagnement qui ont profité à Solenn, jeune ingénieure diplômée, spécialité Mécatronique, à IMT Mines Alès, actuellement en Volontariat International en Entreprise (VIE) au sein d’une société spécialisée dans le spatial à Bruxelles. Son témoignage pourrait être celui d’une ambassadrice : « Pour moi, l’alternance est la meilleure façon de devenir ingénieure. Cela permet d’apprendre, de travailler dans un endroit sécurisant et de prendre confiance en soi. Et du coup, j’étais prête quand j’ai intégré l’équipe technique en Belgique une fois diplômée. Je suis la seule femme sur cinquante personnes, c’est un défi mais c’est passionnant. Le conseil que je donnerais aux candidates à une formation d’ingénieure par apprentissage ? Croire en soi, avoir confiance et ne pas se laisser faire ! »

(1) Modalités de candidature et calendrier disponibles sur ce site