La photonique : un domaine qui se développe à la vitesse de la lumière

À la fois science et technologie de la lumière, la photonique est partout autour de nous. Lasers, fibres optiques, capteurs, éclairages… ses champs d’application sont immenses et les besoins de l’industrie en augmentation constante aujourd’hui et pour les années à venir. Confirmation avec Thierry Chartier, enseignant-chercheur à l’ENSSAT Lannion, et Nicolas Crespo-Monteiro, enseignant-chercheur à Télécom Saint-Étienne.

Le paradoxe d’une science de la lumière toujours un peu dans l’ombre

« La photonique est partout, pourtant on n’en entend pas parler, commence Thierry Chartier, enseignant-chercheur à l’ENSSAT Lannion qui propose une formation d’ingénieur par apprentissage en Photonique et Électronique. Science et technologie fondée sur la maîtrise de la lumière, elle est omniprésente qu’il s’agisse d’applications du quotidien ou d’applications scientifiques très pointues mais reste encore méconnue. Le meilleur exemple, c’est l’internet, né dans les années 90 après que les scientifiques sont parvenus à maîtriser les technologies du laser et de la fibre optique qui permettent d’utiliser la lumière pour transporter les flux de données dans les fibres optiques. On peut donc dire que sans la photonique, l’internet n’existerait pas et ajouter que la photonique a profondément changé nos sociétés. » Et cela va se poursuivre puisque la photonique dont les champs d’application sont immenses se développe énormément. Difficile d’établir une liste exhaustive mais on peut citer le domaine médical où la photonique a déjà permis des avancées notoires – chirurgie de l’œil, diagnostic précoce des cancers – et la mise en œuvre de technologies non seulement performantes mais beaucoup moins invasives ; l’environnement où, grâce aux capteurs de la photonique, l’observation, la surveillance et les mesures de qualité de l’air, de l’eau des différents milieux sont désormais d’une précision… scientifique ; et encore le développement durable et la transition écologique puisque la photonique, beaucoup moins gourmande en consommation d’énergie, répond aux problématiques de la transition énergique, éclairages LED notamment.

Des formations en réponse aux attentes et aux besoins des industriels

« Les ingénieurs que nous formons sont avant tout des ingénieurs en photonique, c’est leur cœur de métier, poursuit Thierry Chartier de l’ENSSAT Lannion. Nous leur donnons une approche renforcée de l’électronique et de la photonique qui va du composant à l’application et leur ouvre des secteurs d’application très nombreux et très différents les uns des autres avec l’accès à des métiers passionnants où la demande est très forte. » À Télécom Saint-Étienne, la formation d’ingénieur par apprentissage Image & Photonique, Smart-Industrie associe trois disciplines : Image, Photonique et Vision. « Notre diplôme tri-compétences qui intègre aujourd’hui la notion de développement durable est une spécificité de l’école et s’adresse lui aussi à de très nombreux secteurs, confirme Nicolas Crespo-Monteiro, enseignant-chercheur en optique et photonique à Télécom Saint-Étienne. Nos étudiants en alternance, formés aux technologies de pointe, peuvent proposer des solutions techniques innovantes à des entreprises dont les besoins sont croissants. À titre d’illustrations, citons le tri intelligent, où la vision et la photonique peuvent faciliter tout ce qui est recyclage, ou encore le domaine militaire et tout ce qui a trait à la vision nocturne et la détection de l’environnement pour aider à la prise de décision. » Un tout petit aperçu des très nombreux domaines et champs d’application de la photonique où la recherche est également importante. « Télécom Saint-Étienne a un ancrage fort avec le laboratoire de recherche Hubert-Curien qui développe des projets scientifiques interdisciplinaires en traitement d’images, Génie optique, Vision par ordinateur ou encore Intelligence artificielle. C’est un creuset dynamique très intéressant pour nos étudiants, particulièrement pour ceux d’entre eux qui souhaitent poursuivre en doctorat après l’apprentissage. »

Des métiers variés, passionnants et beaucoup de débouchés

Méthode, Développement, Contrôles, Recherche et Développement… la photonique répétons-le concerne énormément de domaines et de champs d’application où les besoins sont en augmentation constante (environ 10% de croissance par an) et les débouchés très nombreux. « Une étude menée en 2021 par Photonics France qui regroupe les industriels, les laboratoires et les organismes de formation autour de la photonique prévoyait un besoin de 8000 ingénieurs dans les cinq années à venir. Il y a donc une vraie attente d’où la création de notre formation par apprentissage en 2022, détaille Thierry Chartier de l’ENSSAT Lannion, également président de la commission Emploi et Formation au sein de Photonics France. Quant à notre formation Photonique sous statut étudiant qui existe depuis presque quarante ans, ses ingénieurs diplômés trouvent un emploi dans le mois qui suit leur sortie d’école. » « Les besoins des entreprises sont en constante augmentation, renchérit Nicolas Crespo-Monteiro. Il y a plus de demandes d’entreprises – le double voire le triple – que d’étudiants. Il y a beaucoup d’offres depuis déjà quelques années mais leur augmentation est encore à prévoir avec des besoins attendus de techniciens, d’ingénieurs et de chercheurs en photonique au niveau européen et à l’échelle mondiale. » Les solutions techniques innovantes de la photonique, particulièrement dans l’objectif de transition écologique et de développement durable qui s’impose aujourd’hui comme une impérieuse nécessité, assurent à la discipline et à ses futurs ingénieurs un avenir radieux. Et qui mérite pour les candidats qui souhaitent s’inscrire dans une industrie du futur aussi performante que respectueuse de l’environnement d’être… mis en lumière.

Dépôt du dossier de candidature unique en ligne pour une ou plusieurs formations du 3 février au 11 mars compris !