Le choix de l’alternance, Roman Maka l’a fait très tôt et sans regrets. Pourtant, autour de lui, cette décision n’était pas forcément vue d’un très bon œil. Qu’importe. Les années lui ont donné raison et aujourd’hui, après l’obtention d’un bac professionnel, d’un BTS et d’un bachelor par alternance, il est fier de poursuivre sa formation par apprentissage au sein d’une école d’ingénieur. Son but ? Passer le cap des dix ans d’apprentissage. C’est dire si la formule lui convient…

Le choix personnel d’entrer tôt dans le monde professionnel

Roman Maka le dit sans détour : plus jeune, il n’aimait pas vraiment les bancs de l’école. Aussi, après l’obtention du brevet des collèges, mention TB, et même si son établissement scolaire lui déconseille, c’est vers l’apprentissage qu’il décide de se tourner. Le dispositif, il le connaît déjà parce qu’il a un frère apprenti et, à 14 ans, Roman sent que c’est une formule qui va convenir à son caractère et son désir d’autonomie. « Au contraire de la “voie normale”, l’alternance impose un mode de vie et un rythme différents. Tout dépend des individus et il faut vraiment être déterminé dans son projet. Moi, ce mode de vie me convient parfaitement et ça fait neuf ans que ça dure. »

Neuf années jalonnées par un bac pro technicien d’usinage, un BTS Conception des processus, un bachelor Intégration des procédés et, actuellement une formation d’ingénieur Mécanique et Génie industriel à SIGMA Clermont. « Mon objectif, c’était de montrer que je pouvais atteindre une école d’ingénieur en passant par la voie de l’alternance. » Objectif atteint que Roman veut déjà dépasser en intégrant l’année prochaine l’ESC Clermont Business School pour un master d’ingénieur manager… en alternance.

L’apprentissage, un accélérateur de maturité et d’opportunités

« On peut tout à fait alterner vie étudiante, apprentissage en entreprise et engagements personnels »

Maturité et opportunités : deux mots-clés pour décrire l’apprentissage selon lui.

« La maturité, on peut la mesurer après trois mois en entreprise. Rapidement, on est considéré plus comme collègue qu’apprenti et plus employé en formation qu’étudiant en stage. C’est un contexte où on peut, surtout quand on est en école d’ingénieur, créer et saisir ses opportunités. Il suffit d’être impliqué, curieux et motivé. »

Roman en a fait la preuve dans les différents secteurs qu’il a approchés : mécanique générale, aéronautique et aujourd’hui automobile au sein de l’entreprise Valeo en Auvergne. « Même au niveau des cours, l’alternance permet de mieux se responsabiliser, de mieux gérer les séquences en mode étudiant et en mode apprenti. On peut tout à fait alterner vie étudiante, apprentissage en entreprise et engagements personnels. C’est même un mode de vie qui me semble plus ouvert quand il convient. » Il convient si bien à Roman qu’il est depuis plusieurs années très engagé dans la promotion de l’apprentissage au sein de son école et à l’extérieur. Conseiller d’alternance référent pour les nouvelles promotions, le jeune homme multiplie aussi les salons étudiants et d’apprentissage pour y porter sa parole convaincue. Et quelle meilleure publicité pour l’alternance que celle d’un jeune apprenti ingénieur… ?

Un vrai tremplin vers le recrutement et l’emploi

Autre paramètre important du dispositif de l’alternance : le salaire. Une dimension importante pour Roman mais qui ne doit pas être l’unique raison du choix. « L’aspect économique est un critère important mais pas essentiel. Ce sont vraiment la motivation et la curiosité pour le monde professionnel qui sont déterminants. Bien sûr, l’autonomie financière, avec des salaires qui ne sont pas négligeables pour les apprentis ingénieurs, permet la poursuite d’études et aussi de gagner globalement en maturité. Quand on est apprenti, on prend un peu d’avance sur notre vie, on est autonome plus vite et c’est bien aussi. »

Mais ce qui est surtout l’atout majeur de l’apprentissage pour Roman, c’est qu’il constitue un vrai tremplin vers le recrutement et l’emploi. « D’abord, en étant dans le monde professionnel, on se fait connaître, on se crée un réseau et c’est hyper important. Ensuite, quand un recruteur compare deux CV d’ingénieur, un “classique” et un avec apprentissage, généralement, il n’y a pas photo. L’apprentissage pour un ingénieur, c’est trois ans d’expérience professionnelle et pour un recruteur, c’est souvent plus précieux qu’un relevé de notes ! »